Marche Stop Pesticides

Premier mai écologiste


Manifeste

 

Il ne peut y avoir de santé ou de justice sociale dans un environnement malade.

Tous les rapports des Organisations chargées de surveiller l'état de santé de notre planète démontrent à quel point la situation est dramatique et déclarent que l'une des mesures nécessaires et urgentes à prendre est le changement du modèle de production agricole.


Défendre la vie et la biodiversité

La grande variété de plantes, d'animaux, de champignons et de micro-organismes de notre planète constitue la biodiversité qui permet la vie sur Terre. Les nombreuses espèces apparentées créent les écosystèmes naturels qui nous fournissent la nourriture, l'eau, l'abri et les médicaments dont nous avons besoin pour survivre. Mais la présence, les actions et les activités humaines ont modifié l'équilibre des systèmes naturels.

La dernière édition du Rapport Planète Vivante a été publiée en 2022. Le rapport sur la santé de la biodiversité a mis en évidence la perte, depuis 1970, d’environ 60% de la population mondiale de mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens. Plus de 1/3 de la surface terrestre du monde et près de 75% des ressources en eau douce sont utilisées pour la production de cultures ou de bétail. 3/4 de l’environnement terrestre et environ 66% des océans ont été modifiés de manière significative.

À cela s’ajoute le changement climatique que les activités humaines ont provoqué et qui aggrave actuellement l’impact de nombreux facteurs sur la Nature et sur notre bien-être.


Stop aux pesticides

Des millions de personnes dans le monde sont aujourd’hui exposées aux dangers liés à l’utilisation de pesticides et d’herbicides dans l’agriculture. L’utilisation de la chimie de synthèse pour le contrôle des "pestes" (d’où le nom de pesticides), qui a mis sur le marché des centaines de substances actives et de formulations dangereuses pour la santé sans étude appropriés, contribue de manière importante à l’apparition de diverses pathologies chroniques, dont la maladie de Parkinson et le cancer, et à altérer le système endocrinien entraînant une augmentation des pathologies associées telles que le diabète, les dysfonctionnements de la thyroïde, l’altération du développement neurologique et sexuel.

Les personnes qui vivent et travaillent dans les zones où l’agriculture intensive est pratiquée avec l’utilisation de produits chimiques de synthèse, caractéristique des monocultures, sont les plus exposées, en particulier les femmes enceintes et les enfants à naître, les enfants et les personnes âgées.

En 2022, l’Atlas des pesticides a été publié, démontrant que la quantité de pesticides utilisés dans le monde entier a augmenté de 80% depuis 1990. Les pesticides, à long terme, nuisent à l’agriculture en affaiblissant l’agro-écosystème, en compromettant la productivité des sols et la qualité de la récolte, en détruisant la biodiversité animale et végétale. Ils provoquent une pollution de l’air, des sols et des nappes phréatiques, compromettant la survie de nombreuses espèces animales (comme les insectes pronubiens, les vers de terre et les oiseaux). La monoculture intensive entraîne l’épuisement progressif d’une ressource précieuse telle que le Paysage.


Changeons d’agriculture

En alternative au système agricole conventionnel actuel, nous soutenons les modèles de l’agriculture biologique, biodynamique et les filières courtes qui, ces dernières années, ont démontré qu’elles conjuguent le respect de la santé publique et de l’environnement, en produisant des aliments sains et des emplois, en valorisant la variété des produits locaux, en renouvelant la biodiversité, le sol et l’eau, en créant la résilience et en atténuant les changements climatiques, en protégeant la santé et le bien-être de nos enfants et de toutes les espèces vivantes.

 

NOUS MANIFESTONS POUR

APPLIQUER le Principe de Précaution en interdisant l’utilisation de pesticides dangereux comme molécules de synthèse mais aussi comme formulations (souvent plus dangereux et dont la composition est souvent couverte par le secret industriel), en activant des contrôles et des sanctions appropriés, en appliquant le principe du "pollueur-payeur", en interdisant définitivement les substances ayant fait l’objet de dérogations et en fixant des objectifs de réduction pour tous les autres.

RENFORCER la surveillance et le contrôle des terres afin de prévenir les éboulements, les déboisements, la dégradation des paysages, les décharges illégales et les changements d’utilisation;

INTERDIRE l’utilisation de pesticides dans toutes les zones protégées et dans les bassins hydrographiques des zones humides d’importance internationale.

DÉFENDRE la Souveraineté Alimentaire, supprimer les incitations aux productions agricoles industrielles et les monocultures; favoriser et soutenir par des incitations l’éco-agriculture (agriculture biologique et biodynamique) dans le respect de la biodiversité et des typicités traditionnelles locales. Nous demandons une révision du Plan d’action national (PAN) pour l’utilisation des pesticides , avec leur élimination immédiate et totale dans les zones urbaines et les zones fréquentées par la population.

BLOQUER l’expansion des monocultures, en particulier des vignobles, sur tout le territoire, qu’ils soient conventionnels ou biologiques.

ÉTABLIR des Zones non traitées d’au moins 50 mètres du terrain soumis au traitement par des pesticides de synthèse, afin de protéger les habitations, les écoles, les établissements de santé et de sport, les terres cultivées selon la méthode de l’agriculture biologique et biodynamique contre les dérives, les parcs et jardins publics et privés, les routes, les sentiers et les pistes cyclables.

RECONVERTIR toutes les productions agricoles vers le bio, pour une transition écologique sérieuse.

DÉ-GLOBALISER la production de biens pour freiner la concurrence mondiale actuelle, suicidaire pour tous et désastreuse pour les écosystèmes et les territoires.


NOUS DEMANDONS À LA COMMISSION EUROPÉENNE:

1 - Élimination progressive de l’utilisation de pesticides synthétiques
D’ici 2030, l’utilisation de pesticides synthétiques devra être progressivement réduite de 80 % dans l’agriculture de l’UE. D’ici 2035, l’ensemble de l’agriculture de l’Union devra abandonner l’utilisation de pesticides synthétiques.

2- Mesures de restauration de la biodiversité
Les habitats naturels doivent être restaurés et les zones agricoles doivent devenir un vecteur de récupération de la biodiversité.

3- Soutien aux agriculteurs
Les agriculteurs doivent être soutenus dans la nécessaire transition vers l’éco-agriculture. Les petites exploitations, diversifiées et durables doivent être favorisées et la recherche doit être soutenue afin de promouvoir un modèle agricole sans pesticides ni OGM.